Une réflexion par Jean-Philippe Dubé-Goupil, Diplôme en ministère
Après plusieurs mois d’hiver, voici que j’examine la rue et les arbres par la fenêtre de ma maison située sur le Plateau Mont-Royal. Le temps est doux, les oiseaux chantent de nouveau. Un printemps s’annonce avec la fin des cours de l’année finale des études, l’année d’intégration au ministère. Tout comme les saisons qui passent sans que l’on s’en aperçoive, mon passage à l’École théologique de Montréal se termine. L’automne passé, j’arrivais de loin pour débuter l’année scolaire à Montréal, une ville que je ne connaissais pas du tout. Ce fut comme arriver dans un nouveau pays, pour moi qui viens d’un hameau caché dans une vallée aux nombreuses forêts. D’ailleurs, le protestantisme m’était alors quasiment inconnu puisque je provenais d’une autre tradition. J’étais appelé, en ce sens, à apprendre de nouvelles manières d’exprimer ma foi en Jésus. Après le français venait l’anglais. Après l’Église catholique romaine, l’Église Unie du Canada. Une telle transition ne fut pas aisée. Il y a eu des moments de crise, des moments de doute. Toutefois, quel bonheur pour un étudiant « étranger » que de se savoir accompagné, et ce, même dans ses difficultés ! C’est pour dire que le corps professoral ainsi que les étudiants m’ont accueilli et soutenu sans réserve. S’il m’était donné d’offrir une fleur à l’École théologique de Montréal, elle porterait le nom de « dévouement » ou de « dedication » en anglais.
Être aussi bien accompagné par la communauté de l’École théologique de Montréal m’a permis de passer à travers les épreuves de mon parcours, mais aussi à me laisser mettre au défi. Un de ces grands défis pour moi fut l’apprentissage d’une nouvelle culture et d’une nouvelle langue dans le cadre de mon stage. Ce fut un défi, certes, mais une expérience qui me transforma du tout au tout et qui me permit de prendre conscience des grâces que l’Esprit m’octroya. Suivre la voie de Jésus nous amène à des endroits inconnus et insoupçonnés. Il nous invite à nous laisser déranger dans nos habitudes. C’est pour dire que, grâce à la générosité de l’Esprit ainsi qu’à un bon accompagnement de la part des enseignants, j’ai pu trouver et m’équiper d’outils indispensables en vue du ministère, c’est-à-dire le courage et la patience. Je ressors donc de cette dernière année d’intégration au ministère avec une grande confiance en moi-même, prêt à relever les défis qui s’annoncent à moi. Bien que nous sommes une petite école et une petite communauté, reste néanmoins que nous avons à cœur l’invitation de Jésus qui nous mène à travers la vie et qui nous propose de nous renouveler à partir des signes des temps.