Coup de chapeau aux femmes

En préparant la liturgie et ma prédication pour le 3e dimanche de l’épiphanie où est mis en vedette le texte de Matthieu 4.12-23 – l’appel des premiers disciples –  où ne sont mis en scène que des hommes, plusieurs choses se passaient en arrière-plan. D’abord, Alyson lors de la soirée communautaire accolait au texte de Matthieu le texte de Luc 8.1-3, pour inclure les femmes dans l’équation apostolique. Deuxièmement, je suis en train de lire un livre de Denise Couture, Spiritualités féministes, qui vise entre autres « à contester, à prévenir et à déconstruire les fondamentalistes religieux anti-femmes » (Conradi (2017) in Couture (2021)). De surcroit, depuis longtemps, je perçois que le sort que réserve aux femmes ‘la classe qui bénéficie du patriarcat’ a des répercussions sur le sort que cette même classe réserve aux autres groupes minoritaires (ethniques, raciales, orientations sexuelles, identités de genre, etc.). En ce sens, à la suite d’Alyson, pour arrondir la visibilité de toutes et tous comme disciples de Jésus dans ma liturgie, j’ai décidé d’accoler le texte Actes 8.34-39. J’ai utilisé l’eunuque éthiopien comme symbole représentant la diversité, l’équité et l’inclusion.

En parallèle, je lisais un billet de blogue d’une amie sur Facebook, une de nos étudiantes en théologie, qui racontait sa lutte avec le syndrome de l’imposteur alors qu’elle s’embarque dans un programme universitaire de 2e cycle. Elle racontait la difficulté de se rendre là où elle est aujourd’hui. Elle décrivait combien les mots d’encouragements ont compté pour elle en tant que femme étudiant la théologie. Elle racontait qu’elle a parfois dû défendre son droit à exister dans l’espace religieux auprès d’hommes sceptiques [j’ajouterais possiblement : condescendant et phallocrate ?!?]. Elle témoignait de cette difficulté pour les femmes d’exister dans l’espace religieux même dans les traditions religieuses qui soutiennent l’ordination et le leadership des femmes. Finalement, elle exprimait l’importance d’encourager les femmes à voir leurs talents et leurs dons; de confirmer et de soutenir leurs appels apostoliques et/ou académiques; et de plébisciter leurs présences dans ‘l’espace religieux et théologique.

Nous avons la chance d’avoir au collège des femmes extraordinaires, talentueuses, spirituellement inspiré, battantes et pionnières à bien des égards. Prenons le temps de les encourager; de leur dire qu’on les voit; de leur dire que le fait de les connaître fait une différence dans nos vies.

Pendant qu’on y est, peut-être pourrions-nous reproduire cette attitude entre nous tous et toutes ? À la suite de Dieu qui regarde, voit, appelle et aime des femmes, des hommes, des personnes LGBTQIA+++++, des personnes cisgenres, transgenres et non-genrées … À la suite de Jésus qui regarde, appelle et voit les personnes dans leur totalité : dans la totalité de l’amour porté, reçu et partagé; dans la totalité de l’âme de chaque personne …

Norman Robert Boie, aumônier

Ce message a été écrit par Norman Robert Boie pour le Wingèd Ox de cette semaine, un condensé de nouvelles hebdomadaire distribué à la communauté du séminaire.