La pasteure Patricia Lisson : suivre le chemin de Dieu avec humilité

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Le Séminaire diocésain de Montréal et les Études de l’Église Unie à Dio sont ravis de décerner un doctorat honorifique en théologie à la pasteure Patricia Lisson, qui lui sera remis lors de la cérémonie de collation des grades le 8 mai prochain. Ce titre vise à reconnaître l’engagement sur plusieurs décennies de Patricia dans le ministère social, tant dans l’Église Unie du Canada que dans la société. « Nous sommes heureux de souligner les efforts qu’elle a menés tout au long de sa carrière au sein de l’Église pour faire avancer les questions de justice sociale et faire reconnaître ce ministère », a déclaré le pasteur Eric Dyck, directeur par intérim du Séminaire diocésain de Montréal.

Patricia a été ordonnée pasteure de l’Église Unie du Canada en 1978 après des études au Centre for Christian Studies à Toronto. Elle a ensuite travaillé dans diverses paroisses, dont Trinity St. Paul’s et Davenport-Perth United Church à Toronto, Park Royal United Church à l’Î-P-É et l’Église Richmond Melbourne au Québec. De 2001 à 2007, elle a été aumônière à Bishop’s College School, puis elle a été directrice générale de la Maison Saint Columba à Montréal pendant les huit années précédant sa retraite. Dans toutes les paroisses où elle a travaillé, elle est sortie du cadre de l’Église pour évaluer les besoins de la communauté locale et former divers partenariats entre l’Église, le gouvernement et les organismes de services sociaux. Pendant son affectation à Trinity St. Paul’s, Patricia a contribué à la création du Common Ground Women’s Centre ainsi que du St. Paul’s Centre, une organisation indépendante offrant des locaux de l’église à des organismes de promotion de la justice sociale. À Davenport-Perth, elle a grandement favorisé la mise en place de plusieurs programmes au Neighbourhood Community Centre, notamment un centre de santé, un centre pour les personnes âgées et un centre familial. Tout au long de sa carrière dans le ministère, elle s’est impliquée dans la défense des droits de la personne dans le monde, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église. Elle préside actuellement la section canadienne de The International Coalition for Human Rights in the Philippines, avec laquelle elle s’est rendue deux fois aux Nations Unies à Genève au cours de la dernière année.

Guidé par la question de savoir ce qu’est un bon voisinage, le ministère de Patricia se fonde sur la communication et la collaboration. Dans le cadre de ses fonctions, elle a trouvé des moyens d’intégrer différents groupes religieux, organismes communautaires et secteurs gouvernementaux en se basant sur leurs besoins communs. Pendant ses années à Richmond, elle a participé à un processus de développement communautaire réunissant les communautés francophone et anglophone de la région. « Je pense que c’était la première fois que la communauté anglophone et la communauté francophone s’asseyaient dans la même pièce pour exprimer leurs besoins respectifs, se rappelle-t-elle. Ce qui a fonctionné, c’est que nous nous sommes réunis en tant que quartier. Nous nous sommes assis et nous avons nommé ensemble, quelle que soit notre langue, nos besoins et nos craintes ». Au sein de cette même communauté, elle a réussi à nouer un partenariat œcuménique avec l’Église catholique. « Nous avons souvent célébré ensemble le Vendredi saint. C’était une des occasions où nous pouvions facilement être ensemble sans trop susciter de consternation en matière de théologie ou quant à savoir qui recevait la communion ». Outre cette collaboration œcuménique et interculturelle, son travail au Davenport-Perth Neighbourhood Community Centre l’a amenée à entretenir des communications intergouvernementales sans précédent. « On ne peut pas s’impliquer en santé sans faire appel aux administrations municipales, provinciales et fédérales; nous avons donc convoqué ces trois institutions, explique-t-elle. Elles nous ont dit que c’était la première fois à Toronto que ces trois ordres de gouvernement s’asseyaient dans la même pièce pour discuter. » Le travail de Patricia dans tous ces domaines témoigne de la capacité de l’Église à entretenir des relations au sein de la communauté chrétienne et au-delà. Son engagement en faveur d’une justice sociale collaborative est représentatif du message de l’Évangile en action.

Pour Patricia, la foi et l’activisme vont de pair. « Je me rappelle la déclaration de Michée, précise-t-elle. “Qu’est-ce que le Seigneur exige de tout être humain : il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t’indique.” C’est ça, l’appel. » La lutte pour la justice est incessante, mais la foi et l’engagement de Patricia envers le peuple de Dieu lui permettent de continuer. « C’est une question de mystère, d’espoir, d’enthousiasme et de gens. Et lorsque vous êtes avec les gens, il s’établit un lien entre vous et leur histoire ». Elle espère que l’Église va continuer à trouver de nouveaux moyens de transmettre l’Évangile. « Je pense que nous nous sommes enfermés entre nos murs en pensant que nous n’avions rien à offrir à nos communautés, déclare-t-elle. Malheureusement, nous trouvons des problèmes dans les solutions avant même d’en tirer avantage. Le vrai défi pour nous est de trouver des solutions dans les problèmes ».

Patricia animera un atelier (en anglais) à l’Église Unie St. James avant la cérémonie de collation des grades le 8 mai, de 15 h 30 à 17 h, intitulé « Soul of the Community: Building Neighbourhoods of Hope » [L’âme de la communauté : bâtir des voisinages de l’espoir]. L’atelier portera sur comment la peur peut nous amener à prendre des mesures portées par l’espoir. Toutes et tous sont invités à assister à cet événement gratuit ainsi qu’à la cérémonie de collation des grades qui aura lieu à 19 h, à la Cathédrale Christ Church.