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Ce message a été écrit par Le Vén. Victor-David Mbuyi Bipungu, PhD pour le Wingèd Ox de cette semaine, un condensé de nouvelles hebdomadaire distribué à la communauté du séminaire.
La foi est généralement définie comme une adhésion totale de l’être humain à un idéal qui le dépasse, à une croyance religieuse. Cela implique un engagement total envers cette croyance et une prise de conscience de la confiance absolue qu’il faut mettre dans l’Être Suprême en qui l’on croit. Toutefois, cette adhésion, cette confiance et cet engagement naissent et se consolident grâce à une rencontre. Par rencontre, nous entendons le contact direct avec la Parole portée par une personne ou se faisant audible à travers un événement de l’histoire. Je comprends pourquoi Paul a dit aux Romains que, ‘’la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ’’ (Rm 10 :17).
En effet, l’environnement et les circonstances dans lesquels nous sommes nés et avons été éduqués, les personnes qui ont fait partie de notre histoire personnelle et familiale ont contribué à faire naitre l’expérience de foi qui est la nôtre aujourd’hui et à donner sens aux valeurs les plus fondamentales de notre vie. Ils ont rendu possible notre rencontre déterminante avec le divin.
Comment avez-vous vécu la première rencontre avec la personne qui est devenue par la suite votre époux ou votre épouse? Vous rappelez-vous de circonstances de la rencontre avec cet étranger qui est devenu quelques temps après votre meilleur ami? Comment s’est passée l’entrevue qui vous a permis d’obtenir votre premier emploi?
Ces rencontres improbables changent nos vies et leur donnent une direction qui fait de nous qui nous sommes. Elles pourraient être libératrices ou étouffantes. Qu’en est-il de notre propre rencontre avec Jésus-Christ?
Ces questions ont nourri ma réflexion et les réponses que j’y ai apportées m’ont aidé à mieux comprendre ma vocation, mon ministère et la mission de l’Église.
En fait, ma rencontre avec Jésus-Christ s’est faite grâce à des rencontres imprévues dans l’histoire de ma famille. Mon arrière-grand-père n’était pas chrétien. Mon grand-père en tant que Chef du village de mon pays d’origine la R.D. Congo a été le premier à recevoir les missionnaires catholiques belges à l’époque de la colonisation. C’est ainsi que furent baptisés les premiers chrétiens de ma famille parmi lesquels mes parents.
Élevé dans la foi chrétienne, soutenu par la vie communautaire chaleureuse de la paroisse de mon enfance, j’ai eu la chance de servir comme acolyte et de voir de près ce que faisait le prêtre de cette paroisse. C’était un homme accueillant. Beaucoup de gens allaient à son bureau et ils en ressortaient heureux. C’est alors qu’un jour je lui ai demandé pourquoi tant de gens voulaient le rencontrer. Il répondit que ces gens le considéraient comme leur ami. Ils avaient besoin de ses conseils. Ce fut une autre rencontre déterminante dans l’expérience qui m’a conduit à discerner ma vocation. Voilà comment j’en suis arriver à m’orienter vers la prêtrise.
Ces rencontres m’ont ainsi permis de comprendre que la foi est une expérience d’amitié et d’amour avec Dieu en Jésus-Christ. Donc, le prêtre est un ami ou une amie, un serviteur, une servante, qui accompagne et aide les autres à faire, eux aussi, l’expérience de cette belle amitié qui les transforme et les rend meilleurs. Sa mission consiste à faire connaitre l’amour de Dieu qui libère et redonne sa dignité à toute personne, quelle que soit sa situation. C’est aussi la mission de l’Église au sein de laquelle le prêtre œuvre. Une mission de médiation qui rend possibles les rencontres improbables au cours desquelles l’Évangile du Christ est accueilli comme message d’amour aux personnes que nous rencontrons et qui vivent dans les sociétés du 21è siècle.
Le Collège diocésain est aussi ce lieu où ces rencontres improbables mènent à Christ.