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Après une longue carrière aux multiples facettes dans le ministère, l’écriture et l’enseignement théologique, Alyson Huntly, directrice des études de l’Église Unie au Séminaire diocésain, a pris sa retraite à la fin du mois de mai. Son influence sur les nombreux étudiants et étudiantes qui sont passés par l’École de théologie de Montréal (ETM) au fil des ans est incommensurable. Elle a su aider le Séminaire Uni à traverser de nombreux changements avec bienveillance et bonne humeur, y compris sa récente intégration au Séminaire diocésain de Montréal et la transformation de cette institution en un réel séminaire œcuménique.
C’est en 1989 qu’Alyson a commencé son travail au Séminaire diocésain. Elle y a enseigné l’éducation laïque ainsi que certains cours inscrits dans le cadre du programme de maîtrise en théologie. Elle a ensuite été appelée à exercer un ministère paroissial à Ottawa pendant un certain temps, tout en conservant une affection particulière pour ses années au Séminaire. « Le Séminaire Uni a vraiment conquis mon cœur, confie-t-elle, en raison de son engagement en faveur de la justice sociale et d’une théologie de la libération, mais aussi de la façon dont la communauté prenait soin les uns des autres, priait, prenait ses repas ensemble et célébrait le culte. C’est là que mon âme s’est nourrie. » En tant que femme homosexuelle qui a connu les débats souvent hostiles des années 1980 autour de l’ordination des gais et lesbiennes dans l’Église Unie, elle peinait à vivre ouvertement dans son Église. Consciente que certains membres de la faculté étaient opposés à ce qu’un enseignant gai ou une enseignante lesbienne enseigne à l’École de théologie de Montréal, elle est restée discrète sur sa vie personnelle au cours de ses premières années à l’ETM. Cependant, parmi les séminaires constitutifs, l’École s’est avérée être un havre de sécurité et de soutien pour elle. « En général, je dirais que l’ETM a été un lieu de soutien significatif pour moi et pour d’autres personnes LGBTQ dans l’Église. Les étudiantes et étudiants et les autres membres de la communauté au sens large savaient que l’ETM était un endroit où on pouvait s’afficher et parler de ses expériences. »
Après avoir travaillé pendant plusieurs années en tant que rédactrice indépendante et avoir complété un doctorat en éducation à l’Université Queen’s, elle est revenue à l’ETM en tant que directrice des études pastorales en 2011. « J’ai eu l’impression de revenir à la maison, se rappelle-t-elle. L’ETM exigeait le meilleur de moi-même. C’était un endroit où ce que l’on attendait de moi et ce que j’étais capable d’offrir étaient en concordance. » Au fil des ans, elle a assisté à de nombreux changements au sein du Séminaire et de l’Église Unie dans son ensemble. Elle a notamment été agréablement surprise par l’augmentation de la diversité linguistique et culturelle au sein de l’Église et du Séminaire. « Ce que j’aime dans le Séminaire diocésain actuellement, c’est que nous ne partageons pas tous les mêmes points de vue théologiques. Nos valeurs sociales sont parfois différentes. Nous sommes toutes et tous différents et nous n’avons pas toutes et tous les mêmes expériences. C’est un énorme défi pour nous en tant que communauté, mais c’est aussi un grand cadeau. C’est là que je pense que Dieu est à l’œuvre. Dans cet inconfort. »
De la même façon qu’elle a été témoin et instigatrice de changements au sein de l’ETM au fil des ans, le Séminaire a contribué à la transformer elle aussi, reconnaît-elle. « Travailler à l’ETM m’a beaucoup changée : d’une personne autrefois empressée à dire qu’il y a de bonnes et de mauvaises théologies, j’ai fini par comprendre l’importance de s’écouter les uns les autres et de comprendre d’où vient chacune et chacun d’entre nous. » Pour celles et ceux qui œuvrent actuellement dans le domaine de l’éducation théologique, elle rappelle l’importance de laisser aux gens la chance et le temps de se dire et de raconter comment elles et ils ont été façonnés par leur histoire, leur foi et leur Église.
Nous sommes très reconnaissantes et reconnaissants pour tout ce qu’Alyson a su apporter au Séminaire au fil des ans en matière de dons et de connaissances, et nous tenons à lui souhaiter une bonne retraite!