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Adolescent, Juyoung Lee avait pris la décision qu’à l’âge adulte, il ne travaillerait jamais dans une organisation chrétienne. Pourtant, après avoir obtenu un diplôme de premier cycle et avoir travaillé brièvement dans le secteur des affaires, il est aujourd’hui étudiant au Séminaire diocésain de Montréal et chemine vers l’ordination au sein de l’Église Unie du Canada.
Juyoung a grandi à Séoul, en Corée du Sud, où il fréquentait une paroisse évangélique conservatrice avec sa famille. « Je ne veux pas dépeindre cette expérience de manière négative, confie-t-il, mais une fois adolescent, j’ai commencé à prendre conscience de choses au sein de l’Église qui me semblaient condamnables. C’est alors que je pris la décision de ne jamais travailler dans un contexte chrétien une fois adulte. » Vers la fin de son adolescence, il a fréquenté une école chrétienne qui offrait un programme d’études sur la paix dans la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Dans cette école, il a découvert et côtoyé différentes traditions confessionnelles. « L’école a été fondée par un quaker ainsi que par un pasteur presbytérien, explique-t-il. Un membre du clergé anglican y enseignait la spiritualité et j’ai vécu avec un couple mennonite originaire du Canada qui m’a enseigné une vision complètement différente de celle avec laquelle j’avais grandi ». Même si Juyoung n’avait pas en tête de devenir pasteur après ses études secondaires, cette expérience œcuménique a commencé à transformer sa vision du christianisme.
Malgré ses efforts pour éviter l’appel pastoral, Juyoung s’est retrouvé à maintes reprises attiré par l’Église et le domaine de la théologie. Au moment de s’inscrire à l’université, ne réussissant pas à accéder au programme de sciences sociales auquel il voulait s’inscrire, il s’est tourné vers son deuxième choix, soit la théologie. Plus tard, il tentera une première expérience dans le monde des affaires, plus précisément dans l’industrie musicale, mais n’y trouvera aucune satisfaction et y connaîtra même des difficultés à nouer des liens significatifs. « Je pense que je serais devenu très sceptique si j’avais étudié la philosophie ou les sciences sociales comme je le souhaitais d’abord. C’est en étudiant la théologie que j’ai trouvé de l’espoir dans ma vie. Cette prise de conscience a aussi été un tournant », affirme-t-il lorsqu’il repense à ses premières études.
C’est en 2019 que s’est allumé en lui la flamme intérieure le poussera vers le ministère, alors qu’il fréquentait le Collège St. Andrew’s à Saskatoon dans le cadre d’un programme d’échange étudiant. « C’est un collège théologique de l’Église Unie, précise-t-il. Je ne savais pas ce qu’était l’Église Unie avant d’y aller, mais ayant vécu plusieurs expériences avec différentes Églises, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’une Église parfaite pour moi. » C’est grâce aux encouragements de la faculté, à des conversations avec des membres du clergé coréen de l’Église Unie et à cette flamme intérieure qui devenait persistante qu’il a abdiqué devant ses tentatives de faire autre chose, et qu’il s’est finalement tourné vers l’idée de devenir pasteur.
En 2023, recommandé par un membre du corps professoral du Collège St. Andrew’s, Juyoung s’est retrouvé au Séminaire diocésain de Montréal. « J’apprécie vraiment la profondeur avec laquelle nous abordons les Écritures au Séminaire diocésain de Montréal, réfléchit-il. La transition entre l’étude universitaire des Écritures et leur application pratique se fait en douceur, ce qui est un atout pour un futur ministère. » Il se réjouit à l’idée d’être un jour ordonné pasteur au sein de l’Église Unie du Canada. « J’exercerai mon ministère là où Dieu m’enverra et là où l’on aura besoin de moi, qu’il s’agisse d’une forme d’Église connue ou d’une forme nouvelle à laquelle je n’avais jamais encore pensé. Depuis la pandémie de la COVID-19, l’Église se trouve à un tournant et je veux contribuer à ce vent de changement ».