L’œcuménisme, une quête de la vérité du Christ

Par Alyson Huntly, directrice du Programme d’études de l’Église Unie.

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Les étudiants et le personnel lors de notre retraite de début d’année au centre musical CAMMAC à Harrington.

 

 

 

 

 

Un matin, un invité est entré dans la chapelle alors que je me préparais pour l’animation du culte de début de journée. C’était un ancien diplômé du Séminaire diocésain d’il y a 30 ans, et il espérait que la tradition du culte de communion matinale suivie du déjeuner, le vendredi, était toujours maintenue. Je lui ai confirmé que tel était le cas, puis je l’ai informé que le Séminaire Uni existait désormais en tant que Programme d’études de l’Église Unie au sein du Séminaire diocésain (Dio), qui se considère dorénavant comme un établissement œcuménique. Notre invité était enthousiaste de découvrir une telle collaboration les Églises Unie et anglicane, qui reflétait sa propre vision d’une réponse à notre monde blessé et d’un approfondissement de notre relation à Dieu.

Un peu plus tard, des étudiantes et des étudiants issus de différentes Églises se sont regroupés autour de la table de communion pour la prière et l’œuvre divine de justice et de paix. Comme établissement d’enseignement, nous apprenons à incarner l’œcuménisme de la manière dont le Conseil canadien des Églises en parle, c’est-à-dire un œcuménisme qui « répond à l’appel du Christ en vue de l’unité et de la paix, recherche la vérité du Christ en respectant la diversité et agit avec amour dans la prière, le dialogue et le témoignage à l’Évangile ».

Tous les jours, je vois s’animer et vivre cette vision de l’œcuménisme au sein de notre école. Des étudiantes et des étudiants de diverses traditions de foi travaillent ensemble à la préparation de la liturgie. Après les cours, ces mêmes personnes s’engagent dans des conversations animées, parfois risquées, qui les bousculent doucement et les font cheminer. J’entends des plaisanteries sans malice, des rires qui fusent ou l’expression de la frustration partagée que suscitent parfois les questions difficiles d’un cours de philosophie; j’observe également un désir authentique de soutien mutuel, qui peut prendre la forme d’une bienveillante tape dans le dos ou d’une demande d’aide accueillie amicalement.

Je me réjouis à la vue de l’hospitalité que nos étudiantes et nos étudiants s’offrent et reçoivent tour à tour. Une étudiante prépare la table pour le dîner communautaire du mercredi en disposant des serviettes de couleur fleuries, « simplement pour égayer les gens en ce jour pluvieux ». Un énergique duo de l’Église Unie et de l’Église anglicane investit la cuisine du sous-sol, rapidement transformée en espace ordonné et impeccable de propreté. Quelqu’un laisse une boîte de beignets sur la table de la salle communautaire, et une autre personne avise tout le monde qu’elle s’y trouve. Nous partageons autant les demandes de prière que les plaisanteries à propos de l’œcuménisme et de l’école de théologie dans le groupe de clavardage communautaire.

La dimension œcuménique de notre établissement accroît nos liens avec le christianisme international. Seulement au mois d’octobre, nous avons reçu des invités provenant d’Haïti, du Brésil et du Nigéria, et je ne parle même pas de la diversité internationale représentée au sein de notre cohorte étudiante elle-même. J’ai compté pas moins de douze langues différentes parlées à l’école. L’anglais et le français, nos incontournables linguistiques, deviennent des ponts vers une compréhension plus profonde. Nos étudiantes et nos étudiants sont plus bilingues que jamais, et un nombre grandissant d’anglophones qui apprennent le français signifie une prise de conscience plus profonde de la culture et du contexte locaux. Récemment, un groupe de personnes en apprentissage du français a visité le Vieux-Montréal pour en apprendre davantage sur l’histoire et la culture du Québec francophone.  

La passion des étudiantes et des étudiants pour un engagement social teinté d’une vision mondiale s’exprime dans leurs études, lors de leurs stages et dans le cadre de leurs diverses implications. Par exemple, cette passion se manifeste dans leur soutien aux personnes réfugiées, par leur souci d’intégration de la spiritualité aux soins à prodiguer à la terre, par la confrontation des peurs envers les personnes altersexuelles et transgenres, ou encore lors des préparatifs pour souligner la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

Ce ne sont là que quelques exemples évoqués rapidement, car bien d’autres choses se vivent et encore plus sont en préparation. Pour tout cela, nous ressentons une profonde reconnaissance.